mercredi 13 mai 2009

La hiérarchie chez les rats.

Figurez vous que lorsque les rats se retrouvent en groupe , ils forment une hiérarchie. Cela revient en quelque sorte à un "classement" dans lequel certains seront "supérieurs" aux autres.
Si les rats fonctionnent ainsi, c'est parce que c'est un comportement presque indispensable pour pouvoir vivre en groupe. Cette hiérarchie se base principalement sur la "force" et la santé des rats. Ainsi le plus fort dominera le groupe, et ainsi de suite, elle se crée au fur et à mesure de combats.
Par contre, il ne faut pas croire que cette hiérarchie est figée dans le temps. Certains faits la remettent en cause comme le décès d'un membre, l'arrivée d'un nouveau, ou tout simplement le fait qu'un rat devienne plus faible.

Voici un petit extrait d'un texte de Bernard Werber qui évoque le sujet :

Une expérience a été effectuée sur des rats. Pour étudier leur aptitude à nager, un chercheur du laboratoire de biologie comportementale de la faculté de Nancy, Didier Desor, en a réuni six dans une cage dont l'unique issue débouchait sur une piscine qu'il leur fallait traverser pour atteindre une mangeoire distribuant les aliments. On a rapidement constaté que les six rats n'allaient pas chercher leur nourriture en nageant de concert. Des rôles sont apparus qu'ils s'étaient ainsi répartis: deux nageurs exploités, deux non-nageurs exploiteurs, un nageur autonome et un non-nageur souffre-douleur.

  • Les deux exploités allaient chercher la nourriture en nageant sous l'eau. Lorsqu'ils revenaient à la cage, les deux exploiteurs les frappaient et leur enfonçaient la tête sous l'eau jusqu'à ce qu'ils lâchent leur magot. Ce n'est qu'après avoir nourri les deux exploiteurs que les deux exploités soumis pouvaient se permettre de consommer leur propre croquette.
  • Les exploiteurs ne nageaient jamais, ils se contentaient de rosser les nageurs pour être nourris.
  • L'autonome était un nageur assez robuste pour ramener sa nourriture et passer les exploiteurs pour se nourrir de son propre labeur.
  • Le souffre-douleur, enfin, était incapable de nager et incapable d'effrayer les exploités, alors il ramassait les miettes tombées lors des combats. La même structure (deux exploités, deux exploiteurs, un autonome et un souffre-douleur) se retrouva dans les vingt cages où l'expérience fut reconduite.

Pour mieux comprendre ce mécanisme de hiérarchie, Didier Desor plaça six exploiteurs ensemble. Ils se battirent toute la nuit. Au matin, ils avaient recréé les mêmes rôles. Deux exploiteurs, deux exploités, un souffre douleur et un autonome. Et on a obtenu encore le même résultat en réunissant six exploités dans une même cage, ou six autonomes, ou six souffre douleur.

Puis l'expérience a été reproduite avec une cage plus grande contenant deux cents individus. Ils se sont battus toute la nuit. Le lendemain, il y avait trois rats crucifiés dont les autres avaient arraché la peau. Moralité: plus la société est nombreuse, plus la cruauté envers les souffre-douleur augmente. Parallèlement, les exploiteurs de la cage des deux cents entretenaient une hiérarchie de lieutenants afin de répercuter leur autorité sans même avoir besoin de se donner le mal de terroriser les exploités.

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